Apprentissage en entreprise : quelles obligations pour les recruteurs à partir de 2025 ?

Avec près de 879 000 contrats signés en 2024, l'apprentissage a triplé en sept ans, contre 290 000 en 2017. Ce mode de formation, qui alterne périodes en entreprise et en centre de formation, s’impose aujourd’hui comme un véritable tremplin d’insertion professionnelle pour les jeunes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : deux apprentis sur trois trouvent un emploi dans les six mois suivant leur diplôme, avec des résultats encore plus marqués pour les formations du CAP au BTS. En rapprochant l’école de l’entreprise, l’apprentissage répond à une double attente : celle des jeunes à la recherche de formation concrète et celle des entreprises en besoin de compétences. En 2025, une réforme financière vient faire évoluer ce dispositif.

Cadre légal de l'apprentissage en France à l'horizon 2025

Malgré son succès, le modèle actuel de financement de l'apprentissage montre ses limites. Il repose sur un système jugé complexe, générant des déséquilibres budgétaires persistants. Par ailleurs, certaines formations financées ne sont pas toujours en phase avec les besoins du marché de l'emploi.

Pour corriger ces dérives et garantir la pérennité du dispositif, le Gouvernement met en œuvre une réforme de fond, déployée en deux étapes : dès juillet 2025 pour les premiers ajustements financiers, puis à la rentrée 2026 pour les modifications structurelles.

Et pour faire le point sur les aides à l'embauche d'un apprenti, rendez-vous sur dougs.fr.

Nouvelles exigences pour les entreprises recrutant des apprentis

Principale nouveauté : une participation obligatoire pour l'employeur à hauteur de 750 euros pour chaque contrat d’apprentissage préparant à un diplôme de niveau bac+3 ou plus (niveaux 6 et 7).

Les objectifs de la réforme : lisibilité, efficacité, soutenabilité

La réforme poursuit deux grandes ambitions complémentaires. D’une part, mieux répondre aux besoins du marché du travail en recentrant les financements sur certains secteurs et les formations les plus en phase avec les attentes des entreprises. D’autre part, rendre le système plus soutenable financièrement en ajustant les modalités de prise en charge afin de limiter les dérives et de maîtriser les dépenses publiques

Des financements mieux ciblés pour la rentrée 2026

Les aides seront recentrées sur les formations jugées les plus utiles pour l’économie. L’accent sera mis sur les métiers en tension, les secteurs en transformation (numérique, transition écologique, etc.) et les territoires fragiles.

Les branches professionnelles verront leurs marges de manœuvre renforcées : elles pourront moduler jusqu’à 20 % de leur budget de financement pour répondre aux besoins du terrain.

L’État pourra de son côté bonifier certaines formations présentant un intérêt économique ou sociétal pertinent. Les formations de premier niveau de qualification, telles que le CAP ou le bac pro, seront placées au centre des priorités.

Autre changement : le financement se fera désormais au prorata journalier et non plus mensuel, afin de mieux refléter la durée effective du contrat. Enfin, un solde de 10 % du financement ne sera versé qu’après attestation de la réalisation effective de la formation.

Un cadre plus lisible et mieux contrôlé

Le système actuel compte près de 800 000 niveaux de prise en charge, un chiffre qui sera réduit à 3 500 dès la rentrée 2026. Un seul niveau de prise en charge par certification sera appliqué, facilitant ainsi la lecture des barèmes.

Des bouquets de certifications seront également mis en place pour harmoniser les niveaux de financement entre formations préparant au même métier.

Par ailleurs, un plan renforcé de contrôle qualité et de lutte contre la fraude sera déployé à la rentrée 2025. Les OPCO (opérateurs de compétences) verront leurs prérogatives élargies pour assurer le respect des exigences de qualité dans les formations proposées.

La rémunération des apprentis dépend de leur âge et de leur progression dans le cycle de formation. En 2025, un jeune de 16 à 17 ans touchera au minimum 486,49 € brut mensuel en première année, 702,70 € en deuxième année, et 990,99 € en troisième année. Les apprentis âgés de 18 à 20 ans percevront respectivement 774,77 €, 918,92 € et 1 207,21 € selon l’année du contrat. Pour les 21 à 25 ans, le salaire sera le plus élevé entre un pourcentage du Smic (53 % à 78 %) et le salaire minimum conventionnel correspondant à l’emploi occupé. Enfin, à partir de 26 ans, l’apprenti percevra au minimum l’équivalent du Smic ou du salaire conventionnel, soit 1 801,80 € par mois, quel que soit le niveau d’avancement dans son contrat.

Collaboration renforcée entre entreprises et centres de formation

La réforme de 2025 renforce la collaboration entre les entreprises et les centres de formation d’apprentis (CFA), afin d’aligner plus étroitement les formations sur les besoins réels du marché du travail. Les entreprises deviennent des partenaires à part entière dans l’évolution des programmes pédagogiques.

Cette coopération s’appuie sur des comités de pilotage réunissant CFA et représentants du monde professionnel. Leur rôle : adapter régulièrement les contenus de formation aux évolutions des métiers et aux compétences émergentes.

Les entreprises sont également invitées à s’impliquer davantage dans la vie des CFA, à travers des interventions en cours, des visites de sites ou des projets partagés. L’objectif : favoriser une immersion concrète des apprentis dans le monde du travail et faciliter leur insertion professionnelle.

Avec cette réforme, le Gouvernement entend faire de l’apprentissage un tremplin encore plus efficace d’accès à l’emploi et de réponse aux besoins en compétences des entreprises. En adaptant le financement aux réalités du marché et en renforçant les contrôles, l’objectif est de garantir un dispositif plus lisible, plus juste et plus performant pour tous les acteurs concernés. Vous avez déjà trouvé votre apprenti ? Téléchargez dès maintenant le Cerfa 10103*14 pour poursuivre le processus de recrutement....

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